Voilà deux semaines que Thomas a enfin osé contacter sa mère en lui écrivant une lettre de deux phrases. Il y a joint une coupure de journal qui souligne sa réalisation de la plus grosse poutine du monde, record qu'il a établi pour attirer son attention et lui rappeler le dernier repas qu'ils ont partagé, dix ans plus tôt. Or, la mère de Tom ne lui a pas répondu. Se sentant déjà privé d'ocytocine, l'adolescent voit graduellement le monde s'écrouler autour de lui. Son père est de plus en plus apathique et déprimé. Malgré ses tentatives de se rapprocher de son amie Élie, celle-ci semble s'intéresser davantage aux bélugas qu'à ses marques d'affection. Son copain Sam l'inclut néanmoins dans son projet de vidéo des Babouins Bouffons, un duo masqué qui effectue des cascades dangereuses, mais Thomas se querelle avec lui lorsqu'il refuse de commettre d'autres gestes illégaux. Il apprend toutefois que sa mère est également une ardente défenseure du bien-être des animaux marins et, malgré qu'elle lui ait fermement témoigné son refus de le revoir, il prend la route - et même le kayak - pour aller à sa rencontre lors d'un sit-in. [SDM]

Suite de "La plus grosse poutine du monde", ce roman réaliste traite avec habileté du thème sensible de l'abandon de la mère, qui devient particulièrement poignant lorsque l'adolescent se démène pour revoir cette dernière, malgré le fait qu'elle lui ait raccroché au nez à de multiples reprises et qu'elle ait dit à tout son entourage qu'elle n'a pas d'enfant. Côté visuel, le graphisme est attrayant, présentant un mélange de narration, de textos, de courriels et autres trouvailles qui cassent la monotonie du récit et rallieront un public peu enclin à la lecture de romans. D'ailleurs, les chapitres sont très brefs et s'accompagnent de dessins à l'encre, simples, mais efficaces. À partir de 11 ans. [SDM]